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scenes de vie

On vaut mieux qu'ça

Publié le par philomonique

 

 

On n’a jamais vraiment voulu s’rencontrer

On a, comme des cons, réalité joué

Imité, inventé, trompé, adoré

Mais au grand jamais on ne s’est bien aimés

 

Pourquoi toujours courir ailleurs se chercher

Alors que l’herbe si verte pousse sous nos pieds

Aller- venir faut-il, pour mieux désirer

Y revenir encore pour mieux se leurrer ?

 

Rouli-roula, piégea, tomba, patatras

Rouli-roula, on vaut mieux qu’ça, j’te dis pas

 

On n’a jamais vraiment cru pouvoir s’trouver

On n’a fait qu’espérer meilleur double créer

Osé, fabulé, sur-naturalisé

Quelle folie que ce délire de s’rencontrer

 

Tu pars, tu m’quittes, tu parles d’une finalité

On s’est tout dit, allez, dégage le plancher

Quoi ? Une dernière fois dans tes bras me serrer ?

Tu rêves mon gars, plutôt sur ta bouche cracher

 

Prêchi-prêcha, arrête donc ton blabla

Prêchi-prêcha, on vaut mieux qu’ça, j’te dis pas

 

 

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted mai 2017

 

 

 

Publié dans Scènes de vie

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Rien d'mieux à faire

Publié le par philomonique

good_girls_go_to_heaven-vert.jpg

 
Je vis de tout
Je vis de flous
De vous tabous
 
J’m’amuse d’abus
Sous entendus
Mi-suspendus
 
J'en entends tant
Qu'c'est impudent
J'm'en mords aux dents
 
J'prends des raclées
Des sous-dosées
Pour pas valser
 
Je fonce dedans
C’est assommant
D’étourdissement
 
J'suis pas bergère
J'ai pied-à-terre
 
J'suis pas sorcière
J'suis visionnaire
J'rêve d'mes affaires
Rien d’mieux à faire
 
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted mars 2013
 
 

Publié dans Scènes de vie

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Igoorrrr ...

Publié le par philomonique

 

 

checkmate-reds

Igoorrrr!

  Elle tressaille
Plus rien ni personne alentour
  Seuls ses  "r"  enjôleurs
Qui lui font oublier
Qui elle est où elle va
Elle le sent sien
Elle se sent prête
Il est de sa lignée
Une faim d'enfer
En plein corps
Lui ravit la raison
Maladie tropiquante
Au ridicule fartée

  Igoorrrr! 

Elle frémit
Son sourire endiablé
  S'étend sous ses  "r"
Elle s'outrepasse et joue
Se charge missionnaire
Concède des précédents
Si évidents
Lui bien trop jeune
Elle trop interdite

  Igoorrrr!

  Elle le faux-fuit
Se pourvoit
En castration
Fonce hors ligne de touche
  Par pure démarcation
Ses mots en flots
Trébuchent bien trop
Qui sonnent l'hallali
  Presque voulu

  Igoorrrr!

  Elle s'arrache
A l'idéal de peu manqué
Se rompt le cœur
En service décommandé
En force majeure d'homme
Damée au jeu
Sans passe-droit

Avec pour porte de sortie
Un silence insidieux
Bruissant d' "r" d'avant
A lui déchirer l'âme
Et la meurtrir dedans

  Igoorrrr!

 

Inéluctable philomonique - copyrighted juin 2011

 

 

Publié dans Scènes de vie

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Non coupable

Publié le par philomonique

Morning-Dreams-Pino-Dangelico.jpg
  Morning Dreams de  PINO Daeni, cliquez ICI
 
 
C’est un gars des quais
De gare
Pas des brumes
 
L'oeil révolver calibré
Qui au flanc chargé
Chasse à blanc dans le noir
Au pif dans le pouf
Non sans marquer sa cible
Mouvante
Pour sa chance
 
C’est un franc-tireur
Malfaiteur
Pas maçon
 
L'arme de contact très rapproché
Qui de main libre
Dégaine mon Playtex
Bassine mon barillet
Déverrouille ma culasse
Aligne sa cartouche
Lâche sa queue de détente
Non sans pointer à vue
Prenante
Pour ma perte
 
C’est un haut viseur
Défonceur
Pas d’élite
 
Le barracuda
Qui pour seul combat
M'arrache la poule de l’oeuf
Infiltre ma chair dans le fruit
Sans autre poudre
Que d’escampette
Pour sa défense
 
Le canon de toute beauté
Qui à coups bas
Tue l’Amor dans l’âme
Sans plomb
Ni sang
Ni encre
 
Non coupable
Il m'assassine
Pour mon plaisir
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted août 2010 
 

 

Publié dans Scènes de vie

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La passante

Publié le par philomonique

La passante
          il marchait sans hésiter
suivait corps aimanté
la vertueuse inconnue
aux fesses entre toutes reconnues
 
dans sa gorge un appel rauque
la ruelle crevait le glauque
le passage mal tourné
cher payé
 
plus qu’un pas
un si petit pas
un si grand pour sa main vénielle
jusqu'à ses cuisses à elle 
 
se serait-elle-même penchée un peu, innocente
qu’une ferme basculade contre un mur
faim et soif confondantes
ne l’eut point rebutée, il en était sûr
 
n’était-ce la biture ambiante
sa boucle de ceinture récalcitrante
il eût comblé ce fossé
d’emblée
 
mais trop tard pour son "à venir"
la passante du sans-souvenir
dans sa grâce passée
déjà s’était envolée
 
c'était encore une histoire sans tête
ni pieds ni clé
 
 
 
 Inéluctable philomonique - copyrighted janvier 2010       
 

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Clé

Publié le par philomonique

 bourbon-street-1.jpg

peut-être n'était-ce qu'une empreinte
un doigt de soleil noir dans le bourbon
peut-être n'y avait-il plus de regards à pulvériser
plus de sourires à jeter
 
il y avait un peu d'elle parfois
sur un œil
sur une lèvre
sur une fesse
 
le verre était vide de sens
le tapis roulé
 
l'homme replié sur lui-même
en trois
 
la cigarette s’asphyxiait
l’heure le lâchait de tous pores
sans prévenir
 
l'essence brûlait dans le verre
le moteur en fusion
le bitume ardent
 
il la voulait sans plus attendre
lui prêter corps
l'apostropher
l'agglutiner
la contusionner
déborder comme un passant
obligeamment
 
ô amour
déceinture-le
donne-lui la clé
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted janvier 2010
 

 

 

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L'Artiste

Publié le par philomonique

 

Le-Livre-Rouge-David-Jamin.jpg

"Le Livre Rouge"  David Jamin, Peintre (cliquer ici)

 

 

Il l’attendait depuis toujours

Mais elle n’était jamais venue

 

Parfois au creux d’un lit

Le corps douloureusement tendu

Vers son étreinte lointaine encore

Replié en lui pour avoir plus chaud au cœur

Il l’imaginait, la dessinait, la modelait

La courbant au meilleur de ses formes

La gratifiant d’une palette d’ombres

Que sa main agile et caressante

Déposait à la pointe de son fusain

Lui racontant ainsi ce futur tant et tant rêvé

Ses jours sans âme et ses nuits de brume

Au goût amer de temps perdu

Sans elle

 

Souvent, dans la fumée des bistrots désuets,

Quand la lumière se tamisait

Et que les amoureux lovés dans les alcôves

En ombres chinoises sur les murs le narguaient

Pour elle il déposait ses mots dans un vieux carnet

Lui  ouvrant sa souffrance du fil du temps

Qui se dévidait inexorable en son espace

Le ramenant à son passé solitaire sans avenir

Dont il aurait tant fallu s’affranchir à présent

Avec elle

 

Jamais pourtant elle ne l’entendait

Musant poseuse pour d’autres créateurs

Occupée à combler d’autres cœurs

A dresser des ponts

Entre elle et ces horizons

Qu’il n’osait même pas toucher

 

Ces tendresses qu’elle ne daignait lui accorder

Ses mains sur son corps bandé pour l’apaiser

Ses yeux, sa bouche, son souffle

Ces bonheurs qu’il croyait parfois respirer

Mais dans d’autres bras fugitifs

Tous ces trésors qu’il ne pouvait qu’effleurer

Les lui offrirait-elle un jour ?

 

Il l’attendait depuis toujours

Ses mots, ses dessins, ses corps sculptés

Formaient l’œuvre de sa vie transcendée

Pour elle

 

Elle n’était jamais venue

Viendrait-elle ? 

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted mai 2009

 

 

 

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Lucille du Lac (Essai d'Haiku)

Publié le par philomonique




 

Grosses larmes amères
Sillons mouilleurs qui tagués
Sur ses lèvres closes

Murent sa peau tannée
A l’orée dorée du lac
Sans autre maudire

Et l’eau de là claque
Toc toc sur la dure coque
Echec et corps mat

De vagues en vagues
Lucille vacille et coule
Le coeur fou-et-tant…

... va la barque à l’eau qu’elle s’envase!
 
 
Inéluctable          philomonique - copyrighted avril 2009
 

 

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Debout devant sa fenêtre

Publié le par philomonique

  

 

Debout devant sa fenêtre, elle se tenait. Le regard perdu au loin dans l’opacité de la nuit noire. Pensive, rêveuse. Absorbée par les murmures de ses pensées, déconcertée par les émotions retenues, par la foule des non-dits, qui n’osaient que si rarement franchir la frontière de ses lèvres.  

Elle se tenait là immobile à contempler la profonde obscurité, comme si elle attendait que quelqu’un lui dise : « viens, je connais le chemin, je te mets sur la voie ». Elle attendait depuis si longtemps.  Immobile elle demeurait, mais tout en elle n’était qu’impatience.

 

Debout devant sa fenêtre, elle se tenait jambes légèrement écartées, les coudes sur la vitre légèrement embuée, la tête sur ses poings, le corps penché en avant  pour scruter la nuit. Tout au fond d’elle pulsait l’énergie, la passion, la joie de vivre. Le tout emprisonné par je ne sais quel sortilège sur lequel elle s’imaginait n’avoir aucune prise. Ne l’avait-elle pas créé de toutes pièces ce monstre nébuleux qui l’empêchait de vivre sa vie comme elle se l’était imaginée: libre, vivante, créative, sociable, sûre d’elle, entreprenante, persévérante ? Où se cachaient donc les clefs de ce secret emprisonné, de ce frein inconscient ?

 

Debout devant sa fenêtre, elle se tenait droite, mais cassée à l'intérieur. Il y avait de la colère en elle. Rentrée. Un tumulte contenu, grondant, rageur. Du regret aussi. De l’amertume. D’avoir renoncé, de s’être résignée. De ne pas avoir pris d’autres voies que la sienne. Elle s’en voulait de son immobilisme, de son manque de persévérance, de ses choix passifs ou de ne pas avoir mené à bien des projets, avortés avant même d’avoir vu le jour.


Oh bien sûr elle avait réussi certaines choses. Elle avait créé la famille qu’elle n’avait pas eue, petit fille. Un mari affairé, qui ne lui posait pas trop de questions, des enfants qui avaient quitté le nid, il avait fallu se résoudre à l'affreux vide laissé par leur absence. Pas si simple. Elle avait trouvé une occupation et rendait visite à des personnes âgées ou handicapées à qui elle lisait des histoires deux fois par semaine. Elle était là pour les autres. Et pour elle-même, où était-elle?  Ses rêves où étaient-ils ? Ces autres vies qu’elle s’était imaginées parfois et dont elle aurait été l’héroïne parfaite  qui réussissait tout et mieux surtout! 

 

Mais qui s'était intéressé à qui elle était vraiment ? A ce qu’elle aurait pu faire de sa vie? Pourquoi n’avait-elle de son propre chef  jamais eu la force morale de se lancer ? Sans doute avait-elle vécu son adolescence dans un brouillard, sans se soucier de son avenir. Vivant dans l’instant, se laissant porter par les décisions des autres. Passive, vivant par procuration, facilité, paresse, la vie qu’un autre imaginait pour elle. Qui donc aurait pu lui indiquer la voie dans son entourage ? Son père, sa mère ? Ils étaient coincés dans leur petit monde, occupés à se battre contre de vieux démons et des souvenirs tragiques. 

 

Aujourd’hui, son acceptation tacite des évènements quotidiens  la révulsait. Elle avait les poings serrés enfoncés sur son front jusqu’à en avoir mal. Pourquoi s’était-elle soumise aux besoins et désirs des autres avant les siens ? Pourquoi avait-elle piétiné ses  rêves, sans jamais rien entreprendre. Il aurait suffi sûrement de tirer sur un seul fil de la pelote, comme elle se plaisait à le répéter aux autres dans la même situation, et tout le reste aurait suivi. RÉSIGNATION, quel horrible mot ! Et le temps s’était écoulé, elle n’avait rien fait. Et collée au coeur, cette impression d’avoir perdu ce temps précieux, de n’avoir plus que le vide comme ami. Au fond elle n’avait jamais été capable d’être qui elle était. 

 

Debout devant sa fenêtre, les yeux mi-clos à force de scruter le néant et le fond de son âme, elle savait qu’elle ne désirait qu’une chose au plus profond d’elle-même. Etre elle-même. Décider par et pour elle-même. Ecouter ses désirs. Ne plus se soumettre aux désirs et besoins des autres en niant les siens. Fini! Elle chercherait une nouvelle voie, quitte à se projeter sur les regards d’amis, à s’exercer au rôle du personnage qu’elle voulait être : une femme forte, une Femme encore, épanouie et libérée. Romantique aussi. Important l’amour. Vivre par et pour l’amour. L’amour de soi surtout, bien sûr! Mais aussi l'amour de quelqu’un, de quelque chose, d’un livre, d’un film, d’un passant, d’une musique, d’un instant. Il lui donnerait des ailes, lui permettrait d’avancer, de se transcender. Seulement ainsi deviendrait-elle l’unique, la préférée, la reine de l’histoire de sa vie.

 

Debout devant sa fenêtre, elle traça d’un doigt sur le carreau  embué  "JE SUIS ENFIN MOI" et se sourit à elle-même.  Non, elle n'avait vraiment  plus le choix. Elle se devait de l’être, pour elle-même. Immédiatement ! 

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted mars 2009

 

 

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Fausse note

Publié le par philomonique

 


Piano man,

Vous qui m’invitâtes et me mîtes en votre boîte,

J’en fus bien emballée,

Vous en souvenez-vous ?

 

Vous n’y allâtes pas de main morte,

Lorsqu’en bonne-vivante la votre s’allongea sur la mienne.

Et que vos douceurs murmurées à mon oreille,

Parfaitement accordées  pour me faire vous dire

«Oui, je vous veux, je l’exige, allégrement »,

Restèrent suspendues dans mes bémols de l’instant,

Me laissant sur la touche, pausant, un peu interdite.

 

J’eusse aimé retenir vos soupirs,

Les inspirer par de subliminales promesses.

Mais ils se désaccordèrent flottants dans l’intervalle mélodique,

Rejetant l’air en vogue du moment.

 

Votre souffle là fut si proche de mes lèvres et si loin pourtant, si, 

Qu’il m’en coûta de ne point me délecter des vôtres.

Je conservai seul l’effluve malteux de votre bière bue au goulot, 

A la pression de laquelle celle du creux de mes reins ne pouvait se mesurer.

Ce n’eût pas été de bon ton, votre musique n’était pas à ma portée.

Ni la mienne à la votre. 

 

Qu’importe le degré, un jour l’ivresse viendra!

Question de diapason.

Et je ne ferai aucune fausse note…

 

 

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted février 2009

 

Publié dans Scènes de vie

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