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Fuite pour flûte en eau majeure

Publié le par philomonique

 

 

 

 

 

Nous nous élançâmes dans une allée traversière.

« Flûte ! » m'avez vous mielleusement susurré à l'oreille, me gardant bien à vous,  menottée à vos mains menues.

Soudain,  au clair de la lune et à la croisée des chemins buissonniers, sans raison vraiment, encore haletants, nous le rencontrâmes, ce  paradis perdu retrouvé où l’espace temps s’écoulait au goutte à goutte sans faire de comptes d'apothicaire...

Nous vîmes danser la mer, celle des golfes clairs aux reflets d'argent liquide que nous avions depuis longtemps dilapidé.

 

Nos pieds s’enfoncèrent peu ou prou dans le sable alors que primesautiers nous sablâmes le champagne puis le renversâmes sur nos flûtes enchantées de tant de déraison, nous sustentant au passage de salés en pâtés ou de sablés sucrés en grains, oubliant la route sinueuse et insidieuse tout derrière qui nous avait mené là presqu' en bateau.

Nous fîmes la fête sans que jamais la coupe ne fût trop pleine, ni que nos débordements ne nous laissassent sur notre faim de loups marins.

Nous perdîmes pied au petit matin, fut-il jamais pris, lorsque la marée se fit haute en vagues à l'âme de fond et qu'emportés par les flots de nos émotions nous goutâmes du bout des lèvres et sans plus de mesure à l'eau-de-vie du point de presque non-retour.

Mais l'appel du large a ses étroitesses aussi...Au soleil levant, épuisés d'avoir osé le contre courant, et pour ne pas sombrer dans le vaudemer sordide, nous nous vîmes forcés de reprendre nos colliers et de libérer nos menottes d'une nuit.

Nous nous restâmes attachés, bien longtemps après encore...Et je vous assure, ce n'est pas du pipeau!

 

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008

Publié dans Fictions et dérision

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Un ange..moi?

Publié le par philomonique






L'autre dimanche soir, pour rien au monde je n'aurais raté le concert organisé par Frank, mon prof de chant, dans la salle de spectacle de l'école du village voisin, en presque rase campagne.
  
La plupart des interprètes, soit presque tous ses élèves de tous âges et horizons, purent chacun interpréter 2 ou 3 chansons, accompagnés par la très Rock'n roll "Frank Tender Band", sauf moi (zut alors), assise en solitaire dans la salle , spectatrice détendue et sans trac cette fois, forcément! 

 "Bien malin" ai-je ralé muettement,  "d'avoir justement décidé de faire une pause de quelques mois et de ne pouvoir m'éclater en "live"!
Mais "ouf!" donc, j'étais sans stress ni  besoin irrésistible 
de prendre mes jambes à mon cou avant de monter sur les planches, comme ce fut déjà le cas par le passé.
 
Oui, c'est malheureux , je souffre de ce syndrome qui fait parfois boire, fumer ou flipper les artistes avant leur show! Moi c'est la manie tenace de déguerpir au plus vite face à un grand danger que je dois contenir à chaque fois grâce à des respirations profondes et des visions apaisantes de roulis de vagues sur une plage enivrante que je vous recommande chaudement lors de vos paniques! 
 
Cette fois, épargnée des ces affres, j'ai pu, de mon fauteuil confortable, taper des pieds et des mains en rythme et apprécier pleinement les apprentis chanteurs au talent bien affirmé. Mon sourire élargi ne m'a pas quitté de la soirée, et je suis sûre que mes yeux ont brillé pendant tout le spectacle, encore plus quand pour faire son show, Frank est arrivé en bas de scène avec sa grosse moto. Vroum vroum...Vraiment très Rock 'n roll attitude!
 
Une fois le concert terminé, après avoir félicité tout le monde, salué les musiciens que je connais déjà bien,  après avoir embrassé et serré des mains de personnes connues, reconnues et moins connues, je me suis dirigée d'un pas léger  vers le parking de l'école pour récupérer ma voiture dans la nuit noire.
 
Tout à coup, devant moi, un monsieur d'un âge certain, tout essoufflé, m'interpelle dans un allemand brinquebalant et approximatif: "Hôtel Wassberg, wo? Wissen Sie?".

Je lui réponds que oui, et essaie de lui expliquer dans mon meilleur allemand la route franchement très dure à trouver par nuit noire  et là, il m'interrompt en français, la veine:
 "Vous parlez français, il me semble, génial! Ma femme et moi arrivons juste d'Alsace, notre GPS ne fonctionne pas, nous sommes perdus, je le crains...".
 
"Oui, je parle bien votre langue" lui dis-je ", mais même en français, vous expliquer le chemin relève d'un talent  bien difficile à appliquer par nuit sans lune, surtout qu'il y a encore 5 km de routes à trouver!"
 
Amusée par ce destin décidément bien cocasse, par ce hasard étonnant, mais aussi attendrie par ce monsieur perdu, ma foi plutôt sympa (le français devait y être pour quelque chose), sans même réfléchir davantage, je lui suggère de me suivre en voiture, je vais les mener à bon port, même si la destination va complètement à l'opposé de la mienne!

Il remonte guilleret et soulagé dans sa voiture,  j'aperçois une ombre au volant, c'est sa femme qui conduit...."no comment!" me dis-je pour moi-même.... Et nous voilà partis sur les petites routes de campagne, sinuant vers la plus jolie colline de notre coin, qui aurait bien montré la plus magnifique et imprenable vue circulaire sur les Alpes et les lacs de Zurich et Greifensee, si seulement il eût fait jour et que le temps eût été au plus clair! Mais ils s'en rendraient compte demain en ouvrant bien grands les rideaux de leur chambre, j'en étais sûre.
 
Une fois arrivés sur le parking de l'hôtel aux lumières déjà bien rares, je gare ma voiture, arrête le moteur et m'en extirpe. Je vais tout de même les saluer avant de me retirer, c'est la moindre des choses!
Le monsieur ouvre avec force sa portière et me dit d'un ton un peu pressé :"Attendez, ne partez pas, j'ai quelque chose pour vous, permettez-moi d'ouvrir mon coffre, vite". Il fouille un instant dans ses nombreux bagages et en ressort tout heureux un beau spécimen de vin blanc d'Alsace, "mis en bouteille par mes soins", m'affirme t'il encore, cadeau qu'il me tend avec un énorme sourire en ajoutant: "acceptez ceci, en remerciement pour votre aide spontanée, vous êtes un ange qui nous a été envoyé du ciel cette nuit, c'est certain!"...

Toute émue, sans voix, j'ai pris la bouteille de ses mains, non sans murmurer que "ce n'était franchement pas nécessaire" et leur ai serré à chacun longuement et chaleureusement la main, leur souhaitant un merveilleux séjour dans notre région, avant de finalement prendre congé.
 
En redescendant la colline ce soir là, je me sentais portée par un sentiment de bienfait et de bien-être.  Je me suis dit que la magie résidait vraiment partout, et à chaque instant, et surtout dans ces petits actes inattendus générateurs de petites joies de part et d'autre.
 
Ce fut une soirée mémorable. Une histoire de ma campagne.
Encore un de ces petits bonheurs qui rendent la vie si savoureuse.

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008

Publié dans Scènes de vie

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Pour un rêveur

Publié le par philomonique




 

Je pose la pointe de mes pieds
Sur le tapis de tes rêves
 
Je m'enveloppe des aubes, des crépuscules,
Des nuits de lune, des jours de lumière,
Des ombres et des couleurs
Que tu as décrochées pour moi.

Et je cours, m'envole, m'élève....
 
Je t'offre mon Vol de Nuit
Mes Songes d'une Nuit d'Hiver
Mes Contes immoraux
 
 
 
Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008

 

Publié dans Au fil des jours

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Si seulement...

Publié le par philomonique

Les jours se suivent et se bousculent

L'esprit s'agite et puis s'apaise
Le corps meurtri s'assouplit
L'âme oscillante retrouve sa plénitude
 
Parfois me vient l'envie de t'écrire longuement
Comme si l'absence et le silence faisaient de toi
Une sorte de réceptacle de mes jours
 
Mais quelque chose dans le rouage de l'écriture
S'est coincé pour se ressourcer il y a trop longtemps déjà
 
Comme si se voyait repoussée cette idée saugrenue
De coucher mes pensées, mes secrets désirs
Mes émotions en vagues, mes moments choisis
Mon air du temps

Si seulement je savais pourquoi...
 
 
 
Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008


 
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Impressions d'ici et là

Publié le par philomonique

DSCN8305

C'était il y a peu. L'été n'en finissait pas d'en finir.
Une nouvelle journée chaude se préparait, ici. Au loin, les pétarades de tondeuses à gazon, les claquements de portes de voisins, trop pressés de goûter l'eau du lac, de humer les senteurs de la forêt profonde, en quête de fraicheur. 
Une envie m'avait prise de me rouler dans les herbes un peu hautes de la prairie plus bas, de les sentir me caresser insidieusement les cuisses sous ma jupe, de courir pieds nus dans le ruisseau du village en faisant clapoter joyeusement l'eau à chaque bond, de la deviner me dégouliner sur la peau, éclabousseuse et coquine.
Puis essoufflée enfin, j'avais pris place à l'ombre d'un gros arbre au feuillage touffu, paupières closes, lèvres entrouvertes pour retrouver le souffle perdu, l'esprit, le coeur et le corps tendus vers l' inconnu.
Mais personne ne vint à ma rencontre, je m'en plaindrai à Aragon.
 
vue-lac-hiver.jpg
 
L'automne arriva. Puis l'hiver, beaucoup trop tôt.
Un matin je partis seule trouver, dans un ailleurs meilleur, un peu de paix après les tumultes des jours trop pleins. Je fis escale sur un flanc de colline et m'assis en solitaire sur un banc usé pour admirer le paysage de ce lieu époustouflant et silencieux qui surplombait magistralement le lac.
Les nuages dans le ciel s'étiraient à n'en plus finir.
Je frissonnai au vent qui secouait les branches, seul souffle perceptible dans ce décor vidé de passants. La bise emportait les feuilles d'automne qui s'envolaient en rondes monotones et tombaient en tourbillonnant (!).
Grelottant malgré mon gros pull, j'admirai au loin le lac majestueux qui reflétait les cimes fraîchement enneigées de la nuit. Quelques voiliers flottaient, comme perdus sur la masse d'eau, deux ferrys qui se croisaient.
Parfois un joggeur me dépassait et me souriait, créant un bref mouvement d'air frais derrière lui.
Un chien perdu sans collier qui reniflait les traces laissées par ses prédécesseurs, un chat fuyant sa gouttière qui sautillait après d'invisibles proies.
Et puis moi, là, emmitouflée dans le col relevé d'une grosse veste, je plissai les yeux et me perdis dans la profondeur de cet instant volé, aspirant la sérénité qui se dégageait du tableau.
Apaisée. Enfin.
 
 
 
Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008
 
 

Publié dans Scènes de vie

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Plume

Publié le par philomonique

 



Le livre de notre vie s’écrit, page après page... 
 
Quelques lignes anodines qui se perdent dans l'oubli...

Certains chapitres plus complexes et qui par leur phrasé difficile à suivre, nous font trébucher....

D’autres plus puissants qui nous emmènent tambour battant et le cœur léger sur des chemins de traverse, bordés de forêts où il fait bon se ressourcer pour tenter d'inaccessibles rêves, s'en rapprocher....

D'autres encore, aux gorges profondes et intenses qui nous font fermer les yeux et nous imprégner des images et senteurs, des sons et sensations parfois diffus, parfois confus aussi, mais aussi si clairs et si puissants, si pénétrants et si émouvants qu'ils nous laissent corps éperdus aux cieux de la volupté...  

Parfois alors, surgit l'envie puissante de s'enfoncer dans les caractères, de marquer la page, de l’annoter, de la réécrire d’une autre main, d'une autre couleur,  d’y promener les doigts en traînant sur certains caractère aux reliefs plus prononcés...

Moi sur cette page, j'attends que la plume se pose en douces envolées et trace à l'encre rouge la suite de l'histoire....

 

 

Inéluctable          philomonique - copyrighted novembre 2008
 
 

Publié dans Au fil des jours

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Bienvenue

Publié le par philomonique

 

 

 

http://img.over-blog.com/300x224/2/27/34/80/entrez-c-est-ouvert.jpg

 

 

 

Bienvenue sur mon blog!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Au fil des jours

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