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Marlboro Man

Publié le par philomonique

 
marlboro-man.jpg

 

Pour l'atelier d'écriture: une situation de crise qui mène au rire, aux larmes, au bonheur, ou à ...
 
Marlboro Man
 
Samedi 9 janvier, 22:30, Paris-Gare d'Austerlitz. Le départ du train est imminent. Je patiente penchée à la fenêtre dans le couloir du wagon couchettes, devant la cabine que je partagerai avec 5 autres voyageurs à destination de Bourg St Maurice. Je pars en congé bien mérité, en solitaire. Normal, à 25 ans je suis, parait-il, célibataire endurcie.
J’observe les dernières allées et venues. La voiturette  du porteur fonce en klaxonnant chargée de skis et bagages. Je remarque un gars  installé sur la remorque, au milieu des sacs.  Insolite. L’engin stoppe à hauteur du marchepied à ma droite et le type s’y précipite en un éclair, chaussures à la main, réceptionnant de l’autre  tout son barda. Il était moins une, le train va se mettre en mouvement.
Mais qui c’est celui-là ? Il m’adresse un sourire Ultra Brite et ses yeux rieurs me dévisagent pendant qu’il me dépasse et me lance un: « Hello, is it me you’re looking for ? ». Je ris malgré moi et m’aplatis contre la paroi pour le laisser entrer, non pas dans ma cabine, quel dommage, mais dans celle adjacente à la mienne. Waaahh…  Je le regarde s’installer. Il fait -2 dehors, et il se ballade pieds nus, en jeans et chemise à carreaux, sans veste, tout bronzé. Marlboro Man en personne! Je rêve ou quoi ? Nous sommes en hiver, que diable !
Le train démarre. Ses sacs à peine déposés sur sa couchette, il me propose une Marlboro - normal -, que je décline, -normal-, se dirige vers la portière du wagon, l’ouvre et s’assied sur la deuxième marche, balançant ses guiboles au-dessus des rails. Il est fou. On gèle et le bruit est assourdissant. Cigarette aux lèvres pour garder les mains libres et l’équilibre, il me demande where I go, où je vais. Mmmh… il me plait déjà ce rebelle tout bronzé qui me parle en english. «I go to Tignes, Club Med,  for ski holidays, a week». Il me répond qu’il s’y rend aussi ! Yesss !
« May I introduce myself, je m’appelle Juliette ». Il se prénomme Wayne. J’en sais rapidement un peu plus sur lui, tout comme tous les passagers à proximité d’ailleurs, car nous hurlons pour pouvoir nous entendre. Il débarque d’Australie, c’est l’été là-bas  - tu m’étonnes - et vient passer 3 semaines de ski entre Tignes, Chamonix et Kitzbuehl. Médecin de campagne down under, il joue au flying doctor, se déplace sur de grandes étendues, accessibles uniquement par petits avions, pour y soigner une population très éparse. -Out of Africa, c’est ici et maintenant… Pincez-moi !-
Il a 35 ans, bientôt séparé, 2 enfants. Prend de la distance pour remettre de l’ordre dans sa vie. Bon, je sais déjà (presque) l’essentiel. IL EST LIBRE ! Du moins pour les vacances. Avec son petit air de Barry Lyndon il me plait franchement. Encore quelques minutes de conversation and it’s time to go to sleep, il faut bien dormir un peu ! Lui surtout, qui n’a pas fermé l’œil depuis l’embarquement à Perth. Qu’à cela ne tienne, on se reverra demain matin. Bonne nuit donc ! Sauf que j’ai bien du mal à trouver le sommeil. Les voyages... la jeunesse ! Ouais ouais…
Dimanche, 6h du mat. Le train s’éveille brutalement au rythme des portes coulissées et des appels du contrôleur. Arrivons à Bourg St Maurice dans 10 min. Fin prête, je jette un œil dans la cabine voisine! Il dort encore. Le sommeil du juste. Il repose sur la couchette médiane, en marcel blanc, muscles saillants, peau dorée, cheveux blonds décoiffés juste comme il le faut. Personne n’a osé le réveiller. Qui s’en soucie! Chacun pour soi… Mais moi, bonne âme,  je me sens investie d’une mission. Hop, ma main sur son épaule nue et je le secoue doucement. Body language. Réaction épidermique instantanée. Mon coeur bondit, mon corps perd pied. Un œil s’ouvre, un grognement, un étirement et  je lui explique qu’il a encore exactement  8 minutes avant Bourg St Maurice où les cars affrétés nous attendent pour nous amener à Tignes. Puis, troublée, je recule pour ne pas le montrer, et me dirige sans plus attendre vers le bout du couloir, prête à débarquer.
Une fois installée dans un des bus, je le vois, il est descendu à temps. Bien. Mais il grimpe dans un autre car. Zut. « Tu veux ou tu veux pas ? » Comment faire pour gérer cette situation ?
Au Club, il est encore si tôt que le petit déjeuner est servi aux nouveaux arrivants. Comme de coutume, les tables sont dressées pour 8 personnes, le principe du village étant de s’ouvrir aux autres dans toutes les activités proposées. Je prends place. Nous sommes 7 à table. J’en suis déjà à mon deuxième croissant lorsqu’il apparait dans mon champ de vision. Il m’a vue ! Il s’approche et il me demande if the place next to me is free. Yes, of course, oui, la place est libre! Je n’arrive pas à le croire. J’ai du bol ! On parle de ski, de nos niveaux similaires et puis tiens, si on se faisait une petite sortie ensemble pour tester les pistes avant les cours du lendemain?
Chose dite chose faite, on s’éclate toute l’après-midi  dans une neige poudreuse à souhait avant de prendre possession de nos chambres respectives et surtout de prendre une bonne douche. On se reverra au bar. Parfait.
Dimanche soir 19 :00. Je suis crevée et une migraine semble me prendre la tête. Mais qu'à cela ne tienne. Je me dirige pimpante vers le bar. Du monde, des nouveaux arrivés, des pas encore partis, des G.O. mais pas de Wayne. Je commande un drink et m’assieds, en attente. Il arrive enfin, s'accoude au comptoir, ne me voit pas. Comme il est beau! C’en est presqu’irréel. Grand, mince, racé, beau, oui. Sain aussi. Pas  imbu, pas fat. Il avale sa bière au goulot. Que dois-je faire, dites-moi, que dois-je faire ? Me lever, aller vers lui, faire le premier pas ? Je sais que si je bouge, quelque chose pourrait arriver. Suis-je prête pour une aventure sans lendemain ? Le bar se remplit, j’intercepte les regards prononcés que deux femmes seules jettent sur lui. Plus le temps de réfléchir. Elles ou moi, c’est moi, pas le choix ! Je me dirige vers lui. Il me sourit. Moi aussi. Je lui dis mon mal d’altitude. Il me tend un comprimé contre le mal de crâne, il en a toujours sur lui, il est médecin. Mon sauveur. Mon héros. Je n’attendais que lui. Nous passons à table.
Puis tout commence. D’une intensité rare, d’une complicité sans failles, le rêve absolu. Il est l’homme, l’ami, le compagnon et l’amant idéal. Nous dormons dans un seul lit. Le sien, le mien, qu’importe. Inséparables du premier jour au dernier instant avant mon départ pour Bruxelles. Tout en sachant tous deux que la parenthèse va se refermer.
Samedi soir. Nous allons nous quitter. Je suis la soldate qui repart à la guerre après l’amour. Il part demain à Chamonix, puis à Kitzbuehhl avant de rentrer à Perth remettre sa vie à l’heure. Mon voyage me ramène à Bruxelles et à la mienne à construire. Nos chemins s’écartent. Comme prévu. Nous en étions conscients tous les deux. C’est dur quand même. Merde.
Samedi nuit. Je monte dans le train. Emplie de souvenirs chauds, d'une rencontre unique que personne ne pourra me voler. Je sais à présent ce que veut dire amour=fusion. Je vis la passion, celle dont on sait qu’elle ne dure pas mais qu’on aime aimer passionnément. Je ris et je pleure. Le dimanche aussi.
Lundi soir, Bruxelles. Le téléphone sonne, c’est Wayne. Il est à Chamonix, mais il n’aime pas. Le ski n’est pas bon, les gens pas sympa. Tout était mieux avec moi. Il a décidé d’écourter son séjour, a organisé un billet d’avion pour venir passer quelques jours avec moi, me demande si je suis d’accord ! Quelle question !
Mardi soir, Bruxelles. J’ai pris congé quelques jours. Je lui montre où je vis, ma ville, la mer, les Ardennes, toute la Belgique. C’est insensé, je l’ai complètement dans la peau.
Vendredi matin. Il m’offre un disque de Gilbert Bécaud. Une façon pour lui de me dire merci. Je n’ai pas voulu de bijou. On ne m’achète pas, je suis trop entière. Nous l’écoutons, en silence. Il ne comprend pas les mots mais il aime. Moi je comprends et j’ai le cœur qui pleure. Il va me quitter dans quelques heures. Reprendre l’avion vers l’Autriche où ses enfants le rejoignent. Son autre vie l’appelle, je ne peux rien y changer. Je le sais. Une tristesse énorme me plombe. Vivre l’instant présent m’est insupportable tant je pense au vide qu’il va laisser en moi. Il trouve la parade en m’hypnotisant, méthode préférée de ses patients. -Tu m'étonnes-. Je plane de longs instants hors du réel, concentrée sur le son de sa voix. Je ne ressens plus aucune peine. J’aspire à l’hypnose éternelle. Mais dès la séance terminée, toute ma douleur remonte en bloc. Elle est fermement installée…
Je ne veux pas qu’il s'en aille. Il est entré dans mon univers. Le lui ai permis. Il m’a envahie. Too much love. Je le savais. Plus dure sera la chute.
Encore quelques minutes. Nous nous enlaçons sans plus rien dire. Une dernière fois. Puis le taxi l'arrache à ma vie. C'est la fin. Le néant. Sans lui, abandonnée, je crève. Adieu Marlboro Man !
 
Mercredi. Une lettre vient d’arriver. "Nous nous sommes rencontrés au mauvais moment, au mauvais endroit, tu es une personne formidable".  Il me souhaite d’être heureuse. Heureuse ?
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted juin 2013

 

 

Publié dans Nouvelles

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Rien d'mieux à faire

Publié le par philomonique

good_girls_go_to_heaven-vert.jpg

 
Je vis de tout
Je vis de flous
De vous tabous
 
J’m’amuse d’abus
Sous entendus
Mi-suspendus
 
J'en entends tant
Qu'c'est impudent
J'm'en mords aux dents
 
J'prends des raclées
Des sous-dosées
Pour pas valser
 
Je fonce dedans
C’est assommant
D’étourdissement
 
J'suis pas bergère
J'ai pied-à-terre
 
J'suis pas sorcière
J'suis visionnaire
J'rêve d'mes affaires
Rien d’mieux à faire
 
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted mars 2013
 
 

Publié dans Scènes de vie

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Silence

Publié le par philomonique

 

vide.jpg

 

 

Comme une pertinence
 
Comme une fulgurance
 
Comme une délivrance
 
 
 
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted juillet 2011

 

                      

 

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Igoorrrr ...

Publié le par philomonique

 

 

checkmate-reds

Igoorrrr!

  Elle tressaille
Plus rien ni personne alentour
  Seuls ses  "r"  enjôleurs
Qui lui font oublier
Qui elle est où elle va
Elle le sent sien
Elle se sent prête
Il est de sa lignée
Une faim d'enfer
En plein corps
Lui ravit la raison
Maladie tropiquante
Au ridicule fartée

  Igoorrrr! 

Elle frémit
Son sourire endiablé
  S'étend sous ses  "r"
Elle s'outrepasse et joue
Se charge missionnaire
Concède des précédents
Si évidents
Lui bien trop jeune
Elle trop interdite

  Igoorrrr!

  Elle le faux-fuit
Se pourvoit
En castration
Fonce hors ligne de touche
  Par pure démarcation
Ses mots en flots
Trébuchent bien trop
Qui sonnent l'hallali
  Presque voulu

  Igoorrrr!

  Elle s'arrache
A l'idéal de peu manqué
Se rompt le cœur
En service décommandé
En force majeure d'homme
Damée au jeu
Sans passe-droit

Avec pour porte de sortie
Un silence insidieux
Bruissant d' "r" d'avant
A lui déchirer l'âme
Et la meurtrir dedans

  Igoorrrr!

 

Inéluctable philomonique - copyrighted juin 2011

 

 

Publié dans Scènes de vie

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Fond d'écrin

Publié le par philomonique

                            
                                    
  
Black-Pearl-Chanel.jpg  
A black Pearl and a Shell by Mila Zinkova Ici 
 
 
La voilà donc bourgeoise version nacre 2011, à en crever dedans, retenue de
son plein gré au creux d'un écrin blanc de culture.
La voilà donc prisonnière, gardienne d'un inébranlable snobisme qui carbure
à l'outrecuidance de la zéroïté.
La voilà donc intello, non rescapée de la théorie des dominés, témoin de sa
résignation barbare, battue à hautes coutures, hermétique à toute réactivité
salvatrice.
La voilà donc lâche, impopulaire, noyautée sans âme, veuve noire de liberté.
Sans fission, sans fusion, sans protestation. Sans raison.
La voilà donc insuffisante cardiaque laissée pour forte. Hurlant au vent marin,
de l'aube givrée aux aurores borderline, du crépuscule troué à la mort du soleil.
La voilà donc en valses à nul temps. Mal posée, en mal défini par définition.
Passive jusqu'à vous tromper sans adultère.
La voilà donc imposteur. Non postée. Restante. Assez timbrée pour ne pas
s'envoyer en l'air.  Aigrie jusqu'à crever l'écrin.
 
Perle perdue ... vous gobez ça, vous?
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted janvier 2011
  
 

 

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Au large de tout

Publié le par philomonique

DSCN8227.JPG
Croatie, août 2010- collection perso
           
 
J'ai perdu la quintessence. La lumière fuit. Obscurément.
Bien des amis de route ces derniers mois ont mis les voiles, hissées haut. Autres mers, autres pays, coeurs et âmes à sauver, projets insensés à senser, miracles palourdiens à photographier au large de Lourdes, recettes de vie à faire fondre en d'autres palais, écriture à peaufiner, à cerner, poser et déposer, tableaux à mettre en autre lumière, chants des sirènes à transcender sans fausses notes.
Bien des amis de route se sont tus, s'évanouissant derrière le mur du son zéro, comme le font les silencieux au long cours qui suivent la piste de leurs étoiles, bonnes et mauvaises, en fileurs solitaires à visée haute.  
Tout n'est que passage.  -"Je vais et je viens, tu vas, bien ou pas, tu fais la malle, la jettes, lèves l'ancre, il vient et repart, nous allons et revenons, ils changent de cap...  - "Ah vous revoilà?"  Voilà bien la seule foutue constante, impossible à désincarcérer de l'amovible en mouvance.
Bien des amis de route ont disparu. Que de gerbées de talents s'en sont allées, qu'une seule once de vague n'a pu noyer!
Non touchée ce soir, j'erre. Sans terre. Piètre citoyenne du monde et des blogs. Sans patrie du coeur. J'ai bien des cartes d'ID fixes, mais elles sont mortelles. Sans celles du tendre, sans conscience réveillée, sans Intelligence Service je tourne comme une toupie dans une masse d'eau fondant à vue de sens.
Où sont les créations, musiques, chansons, poèmes, textes, oeuvres de maître de maison-vie qui deviendront l'essence en substance, vibreront mes émotions, lâcheront mes amarres, affoleront mes sens de l'humain et du surhumain sous feux d'artifice, sans atours ni attrapes, sans Audimat à la clé.
Où sont pendues les émotions, à quel crochet de l'établi, du bien établi qui ankylose l'inspiration, désespoir vautré aux entrailles ?  La monstre toile noyeuse embue, englue, conspue.
Je sens mon errance cette nuit. Je la relève, irrelevante, à fin de non-recevoir. Comme une fièvre agonisante, une maladie en pente douce, un schuss de sortie avant la pirouette et la neige en pluie blanche écumeuse dans la bière. Avant la gueule de bois. J'ai l'ivresse noire, sans boire de verre, ni la tasse.
Je sens l'absence, le vide de mots, le rien, le « pas dit mal dit », le non-réfléchi, le mal citoyen, le point zéro.
S'attraper par la peau des fesses. S'agripper au non conforme jubilatoire. S'interroger sur le pourquoi de la fin possible, sur le début de réponse toute faite qui agite les pensées du bien pensant mal barré. Tourner les talons. Faire volte face à "autre chose".
"- A "autre chose"? -Mais quoi?"
Je m'emmène en absence, comme l'ombre cherche le repos des lumières factices. 
Au large de tout.
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted septembre 2010
 
 
 
 
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Non coupable

Publié le par philomonique

Morning-Dreams-Pino-Dangelico.jpg
  Morning Dreams de  PINO Daeni, cliquez ICI
 
 
C’est un gars des quais
De gare
Pas des brumes
 
L'oeil révolver calibré
Qui au flanc chargé
Chasse à blanc dans le noir
Au pif dans le pouf
Non sans marquer sa cible
Mouvante
Pour sa chance
 
C’est un franc-tireur
Malfaiteur
Pas maçon
 
L'arme de contact très rapproché
Qui de main libre
Dégaine mon Playtex
Bassine mon barillet
Déverrouille ma culasse
Aligne sa cartouche
Lâche sa queue de détente
Non sans pointer à vue
Prenante
Pour ma perte
 
C’est un haut viseur
Défonceur
Pas d’élite
 
Le barracuda
Qui pour seul combat
M'arrache la poule de l’oeuf
Infiltre ma chair dans le fruit
Sans autre poudre
Que d’escampette
Pour sa défense
 
Le canon de toute beauté
Qui à coups bas
Tue l’Amor dans l’âme
Sans plomb
Ni sang
Ni encre
 
Non coupable
Il m'assassine
Pour mon plaisir
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted août 2010 
 

 

Publié dans Scènes de vie

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Inapproprié

Publié le par philomonique

 

Nude_1936_-227N-_large.jpg
Nude, 1936 (227N)
Edward Weston negative, Cole Weston print:
ici

 

 
Un vampire
Suce mes souvenirs
A mots couverts
A découvert 
  Tissus de faconde
Tissés de mensonges 
 Mise à mal
Mise à nu
Eprouvée
Larguée
J'implose
Because
Ma dose
Explose 
 A la criée
Pas achetée
Ni vendue
Expropriée
Je saigne
 
  Inapproprié 
 
 
 
 Inéluctable philomonique - copyrighted juillet 2010
 

 

Publié dans Coups de gueule

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Doublé ou copie qu'on forme

Publié le par philomonique

La-danseuse-etoile-Jean-Gabriel-Domergue--1889-1962-.jpg
"La danseuse étoile" Jean Gabriel Domergue:
 
 
Oh Oh ...
 Voilà que cette nana là
Pas Lady ni gaga
Ni nunuche pour un sou
Un peu cucul sans ses froufrous
Vous prend pour un gogo
C’est le pompom
J’en reste bobo
Baba comme deux ronds de flan!
 
Ah Ah ...
Même pas bling-bling
Elle est passée par ici en tutu
Toute mimi
Sans chichis
Vous a piqué votre french cancan
Votre  blabla bien tourné
Pour se le coller dare-dare
Dans son  fameux boui boui
Si c’est pas cracra,  ça!
 
Hou hou ...
Loin d’être gnangnan
Sous ses da dou ronrons
Elle vous dérobe vos bonbons enrobés
C’est son dada les p’tits quinquins
Comme d’autres leurs gris-gris
Pas très jojo, mon kiki!
 
Hum, Hum ...
Attention mon Loulou, prenez garde à vous
Vous savez, moi, c’est kif kif
Pas besoin de flonflons
Je vous l'dis sans rififi :
Planquez votre Tintin ..
Car c’est son dada
Demandez-le donc à papa!
 
Non, Non
Je n’en ferai pas tout un tsouin tsouin
Mais Tonton, je vous en prie
Ne soyez pas zinzin
Méfiez vous de ce drôle de coco
Qui pourrait faire de vous son joujou
Quel affreux zozo!
 
Tss Tss...
Allez venez Gégé
Venez danser le cha cha cha !
 
 
Si, Si ...
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted juillet 2010

 

Publié dans Coups de gueule

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Et la morale dans tout ça?

Publié le par philomonique

Its-not-easy-to-jump-Jan-Kadlec-Prague-2004-bis.jpg 
"PIG", 2004 - Jan Kadlec - "Scupture Grande Prague 2007"
 
 Un vieux cochon sommeillait. Roulé en boue, il ruminait. Sa poule mouillée délicieuse avait disparu. Filé à l’anglaise. Son goût salé, pas depot, lui restait encore sur le groin.  
  - "Oh my god ! " gémissait-il , "Encore un coup du saur ! Le vil maquereau ! » 
Elle était partie dans les sous-bois, sans charrue ni bœufs, de son propre chef,sans crier gare. Quel fumier ! Mais il ne ferait pas le pied de grue. Pas la peine.
Elle lui avait posé un gros lapin, la vache ! En vraie oie blanche, elle avait mis les bouts ailleurs. S’était jetée à la gueule d’un beau poilu. Son petit coup de mou passager, pour sa minette rousse, constituait un argument de taille. A force de crier au loup, elle en avait vu passer la queue. Sans tire-bouchon. Qui sentait bon la diversion.
Chienne de vie. La loi des canidés les plus forts était toujours la meilleure.  
Ses bons sens étaient aux abois. Serait-elle arrivée à meilleur porc que lui ?
Le lynx chasseur en bon matou mateur la tiendrait-il à l’œil, sa jolie chatte ?
De sombres clichés, soudain, défilaient dans sa tête. Lui donnaient une fièvre de cheval. Elle deviendrait la starlette des hôtes de ces hauts bois et autres sphères. Elle finirait en pâture, exhibée telle une vulgaire alouette tombée dans un nid de vipères très au point, détrousseuses de grand sentier. Qui la serpenteraient de long en large. Qui l’obligeraient à se mettre à poil. Qui la déplumeraient, pour mieux la plumer. De ses oeufs d'or. Chouette. Une bien bonne affaire.  
Plus renard il eût pu ruser, se faire tendre les peaux du bas ventre, se gonfler la grenouille loin des bénitiers, singer l’agneau prêt à l’embrochée. Mais n’est pas cheval d’attrait qui veut. Ni qui bascule à souhait.   
  -"Bah" se dit-il.  "Acculée dans la souricière, elle sera prise comme un rat ! Elle l’aura bien cherché !" 
Hors de lui soudain, il se réveilla, prêt à lever d’autres lièvres. Une faim de cochon le tenaillait. L’appel des grands bassins pointait à l’horizon. Puisqu’elle dansait avec le loup, il ferait valser une cane. En queue de pie. En vrai Charlot. Tango, tango.  
Il jaugea le rivage tout proche, observant d’un œil goguenard la danse des canards à la claire fontaine.  
  - "Alors les coquins, on se marre bien ici ?" demanda t-il, s’y voyant déjà fringuant et frétillant comme un poisson dans l’eau. 
A cet instant, du lac tout proche, le destin lui envoya un cygne. Il devait le suivre, absolument. Sans plus hésiter, il enfila ses palmes et du plongeoir plongea. Tête baissée. Sans masque ni tuba. Bandant ses muscles, il lui emboîta la patte tout en lui susurrant de sa voix la plus suave :   
  -"Viens  donc ma puce, viens, que je te montre comment faire des cygneaux avec
mon sucre, ce n’est pas du morse, tu verras, il suffira d’accorder nos instruments !". 
Revigoré et rosissant de partout à l'idée de ce bon tour du destin, le vieux cochon ne se sentit plus de joie. Il se mit en position et tira.
 
Moralité: Faute de poule, on se fait un cygne!
 
 
 
Inéluctable philomonique - copyrighted mai 2010
 

 

Publié dans Fictions et dérision

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